Violences de genre et « crise » des réfugié·e·s en Europe

Jane Freedman

En 2015 plus d’un million de réfugié·e·s sont arrivé·e·s en Europe, fuyant des guerres, des conflits et des violences dans leurs pays d’origine. Le nombre d’arrivées actuelles dans l’Union européenne a diminué, mais il y en a toujours des milliers de personnes qui tentent chaque jour de rejoindre l’Europe, et des milliers qui périssent en mer en essayant d’y arriver. Cette augmentation du nombre de réfugié·e·s arrivant en Europe depuis quelques années a mené certains à parler d’une « crise » des réfugié·e·s ou une « crise » migratoire. Mais nous pourrions plutôt décrire une « crise » des politiques de l’Union européenne en ce que les instances de décisions politiques tant au niveau régional qu’au niveau national n’ont pas réussi à trouver une solution permettant d’offrir une protection adéquate à ces personnes cherchant refuge. La notion de « crise » a été évoquée par des dirigeants politiques pour justifier et légitimer un contrôle des frontières encore plus accru, et dans certains cas des fermetures complètes des frontières sur les routes des réfugié·e·s. Justifiés par la nécessité d’assurer la « sécurité » des pays et des populations européennes, ces contrôles ont des impacts extrêmement négatifs sur la sécurité des personnes qui essayent de trouver une protection en Europe, avec des conséquences particulièrement importantes pour les femmes réfugiées, et un impact sur les expériences de violences vécues par ces femmes.

Jane Freedman, « Violences de genre et « crise » des réfugié·e·s en Europe », Mouvements 2018/1 (n° 93), p. 60-65. DOI 10.3917/mouv.093.0060

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