Sécurisation des frontières et violences contre les femmes en quête de mobilité

Elsa Tyszler

La gestion politique de la frontière maroco-espagnole et ses effets sur les « migrants » dits subsahariens ne constituent pas un nouveau sujet d'étude. Pourtant, malgré les nombreux travaux réalisés, un manque subsiste : la prise en compte des rapports sociaux de sexe et de leur imbrication avec ceux de « race » et de classe dans l'analyse des politiques migratoires sécuritaires et leurs conséquences. L'utilisation du mot « migrant », le plus souvent au masculin neutre, présente les hommes « subsahariens » comme désignant la globalité des personnes migrantes, les femmes étant ainsi, la plupart du temps, « autant exclues de la description que de la théorisation ». Il en ressort une homogénéisation des effets des politiques de répression de la mobilité, pourtant éminemment pluriels et complexes. Supposées neutres, les politiques migratoires ne sont-elles pas affectées par les rapports de genre au moment de leur mise en œuvre pratique ? N'ont-elles pas des conséquences différentes en fonction de leur application à des personnes migrantes catégorisées comme « hommes » ou « femmes »? Selon Jane Freedman, les politiques d'asile ont un impact particulier sur les femmes, en ce qu’elles renforcent souvent leur dépendance et leur vulnérabilité...

Tyszler Elsa, « Sécurisation des frontières et violences contre les femmes en quête de mobilité », Migrations Société, 2018/3 (N° 173), p. 143-158. DOI : 10.3917/migra.173.0143.

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